NOMADISME (RÉPRESSION DU)

NOMADISME (RÉPRESSION DU)

NOMADISME RÉPRESSION DU

À la fin du XIX^e siècle, les nomades ont beaucoup inquiété les pouvoirs publics. Durant l’année 1895, 450 000 individus sillonnant les routes de France, et parmi eux 25 000 nomades en bande voyageant en roulotte, sont recensés par la gendarmerie. Hennion, soutenu par Clemenceau, lance en tant que directeur de la Sûreté une vaste campagne contre les nomades qui sera le prélude à la création des brigades mobiles. La loi du 16 juillet 1912, adoptée sous la pression des parlementaires ruraux, sauve la liberté communale et crée un système discriminatoire et disciplinaire. Elle fut, à juste titre, taxée de xénophobe, car elle a surtout voulu atteindre un groupe ethnique déterminé, les Bohémiens, ou Tsiganes. Parmi ces derniers, on distingue, d’une part les Gitans, les plus nombreux, surtout dans le midi de la France, d’autre part les Rom, ou romanichels, vivant principalement autour de Paris; enfin, les manouches, ou sintis (nom tiré de Sind, fleuve indien de la région de laquelle ils seraient originaires). Dès 1912, sont ainsi considérés comme nomades:

— les étrangers qui circulent en France sans y avoir de domicile ni de résidence fixes;

— tout individu, même de nationalité française, qui circule en France sans y avoir de domicile ni de résidence fixes, à moins qu’il n’exerce une profession «foraine».

Des décrets et arrêtés ministériels et surtout la loi du 3 janvier 1969 sont venus ajouter aux exigences de la loi de 1912 qui prévoyait la possession obligatoire d’un «carnet anthropométrique d’identité» dorénavant remplacé par un «livret spécial de circulation», soumis à renouvellement périodique, et dont l’absence est sanctionnée par trois mois à un an de prison. En outre, les détenteurs de ce livret doivent demander leur rattachement administratif à une commune (lien favorable à leur sédentarisation). Le séjour dans une commune reste subordonné à la présentation du livret au commissaire de police, à la gendarmerie ou au maire.

Encyclopédie Universelle. 2012.